Pontage coronarien : une procédure mini invasive pour le prélèvement des greffons

Pontage coronarien CHU de Poitiers

Le service de chirurgie cardio-thoracique du CHU de Poitiers a mis en œuvre depuis près de deux mois une nouvelle procédure de prélèvement des greffons vasculaires par voie endoscopique, lors des pontages coronariens. Une procédure mini invasive bénéfique pour les patients.

Les maladies coronaires sont provoquées par un défaut d’approvisionnement en oxygène du cœur lié à une obstruction des vaisseaux cardiaques, les coronaires[1], due par exemple à l’athérosclérose. Parmi les traitements possibles, le pontage aorto-coronarien est une opération chirurgicale destinée à revasculariser le muscle cardiaque en créant une dérivation sanguine grâce à un greffon de vaisseau de sanguin sain prélevé sur le patient. Le greffon est fixé en aval de l’obstruction coronarienne permettant au flux sanguin de contourner celle-ci et d’atteindre le muscle cardiaque. Le chirurgien choisit le ou les greffons vasculaires en fonction de l’artère coronaire à traiter, parmi les veines saphènes internes dans les jambes, les artères mammaires dans le thorax ou l’artère radiale au niveau de l’avant-bras.

Depuis plus d’un mois maintenant, le service de chirurgie cardio-thoracique propose une nouvelle procédure pour prélever les greffons utilisés pour le pontage : le prélèvement par voie endoscopique. Les chirurgiens cardio-thoraciques cherchaient une solution pour limiter les effets négatifs des prélèvements classiques : cicatrices sur près de 20 centimètres sur le trajet des vaisseaux, douleurs et risques d’infection. Leur choix s’est porté sur un dispositif appelé Vasoview HemoPro 2®, proposé par le laboratoire GETINGE. Relié à une caméra, celui-ci permet de prélever un greffon en pratiquant des petites incisions. « Nous prélevons les greffons par l’intérieur. Cette procédure est mini invasive. Elle limite les préjudices esthétiques sur le patient, diminue la gêne fonctionnelle et favorise la cicatrisation », explique le Dr Aurélien Bobiet, chef de clinique en chirurgie cardio-thoracique,  le premier à avoir utilisé ce dispositif.

Si cette technique est déjà mise en œuvre dans d’autres pays, le CHU de Poitiers est le premier en France à l’utiliser. Le Dr Aurélien Bobiet s’est formé auprès du laboratoire GETINGE, au sein même du CHU de Poitiers. A terme, tous les chirurgiens du service seront en mesure d’effectuer des prélèvements de greffons par voie endoscopique. « Les sociétés savantes recommandent d’utiliser dans le traitement des maladies coronaires davantage de greffons artériels. Au CHU de Poitiers, le service de chirurgie cardiaque utilise depuis longtemps le greffon d’artères radiales plus résistantes et de durée de vie plus longue. Les professeurs Pierre Corbi, Christophe Jayle, le Dr Géraldine Allain et le Dr Jamil Hajj-Chahine et moi-même sommes ravis de proposer une solution moins invasive aux patients dont le principal intérêt est de ne laisser que de petites cicatrices tout en garantissant le meilleur traitement de la pathologie cardiaque », conclut le Dr Aurélien Bobiet.

[1] Les coronaires apportent le sang riche en oxygène au muscle cardiaque.