Pôle régional de cancérologie 2026

L’extension du pôle régional de cancérologie (PRC) du CHU de Poitiers, qui figure comme un axe fort du projet d’établissement, est à présent en cours de construction.
Le PRC a une activité de proximité sur le territoire de la Vienne, mais aussi une activité de recours. En effet, c’est le seul établissement, en Poitou-Charentes, qui peut traiter l’ensemble des cancers, qu’il s’agisse de tumeurs solides ou du sang.
Le pôle régional de cancérologie, ouvert en 2009, est le symbole de l’une des activités emblématiques du CHU de Poitiers. Il regroupe sur un même lieu, sur le site de la Milétrie, l’ensemble des spécialistes et des expertises qui sont ainsi dans un espace clairement identifié pour le patient. Cette organisation centralisée reste assez unique en France pour un CHU, inspirée des centres de lutte contre le cancer, avec l’objectif de créer une synergie entre les équipes, ce qui favorise à la fois l’optimisation des parcours des patients, mais aussi l’innovation et la recherche.
On y trouve des médecins oncologues, hématologues, radiothérapeutes, de soins palliatifs mais aussi des spécialistes d’organes et des chirurgiens, qui peuvent venir en consultations ou participer à des réunions de concertation pluridisciplinaire.
Le PRC, ce sont aussi des équipes de soins de support attentives à proposer des solutions alternatives pour la prise en charge notamment de la douleur et l’anxiété. On peut citer l’aromathérapie, l’hypnose, la socio-esthétique et l’utilisation de casques de réalité virtuelle. Nous pouvons aussi compter sur des paramédicaux qui développent au long cours leurs compétences et leur expertise en pratiques avancées et en recherche.
La file active des patients augmente régulièrement, notamment en lien avec le vieillissement de la population, la plus forte incidence de certains cancers, mais aussi l’augmentation des dépistages et une meilleure espérance de vie après traitement… ce qui est une très bonne nouvelle pour les patients.
Le projet d’extension s’inscrit dans ce contexte de développement régulier et vise à répondre à plusieurs objectifs :
- Faire face à l’augmentation régulière d’activité en augmentant les capacités d’accueil. Cela concerne par exemple l’hôpital de jour qui pourra passer à terme de cinquante deux à soixante-dix places ;
- Regrouper les secteurs d’oncologie médicale en rapatriant dans ce bâtiment une aile actuellement située en dehors du pôle régional de cancérologie ;
- Accueillir sur place l’activité de médecine nucléaire actuellement située au -2 et -3 de la tour Jean-Bernard. Une grande partie de son activité porte sur des examens diagnostics en cancérologie, et ce rapprochement va permettre d’offrir un plateau technique complet en proximité immédiate du service de radiothérapie. Ce nouveau positionnement favorisera également le développement de techniques plus innovantes ;
- Conforter la recherche en l’accueillant dans des conditions plus adaptées. Tous les métiers de la recherche seront regroupés sur un seul niveau (2e étage) et seront rapprochés de secteurs d’hospitalisation pour une plus grande synergie entre le soin et la recherche. La capacité en lits du département d’innovations thérapeutiques/recherche translationnelle en oncologie et hématologie (DIT-TOH) passera de trois à sept places.
L’extension architecturale des locaux vise à répondre aux différentes ambitions de ce projet. Elle se traduira par :
- Un doublement des surfaces, avec 10 000 m2 supplémentaires ;
- Une augmentation du nombre de lits qui va passer de 150 à 192 ;
- Un espace dédié à la recherche mieux intégré;
- Des travaux de réaménagement du PRC actuel.
Le PRC va donc prendre une nouvelle dimension, mais restera cette entité immédiatement identifiable dans l’environnement du CHU, en mesure de répondre aux enjeux actuels de la cancérologie, et ouvert sur les différents territoires.
Le CHU va ainsi se doter d’un outil lui permettant de conforter sa place dans le domaine de la cancérologie. Il nous appartiendra de le faire vivre au quotidien, à la fois pour soigner mais aussi pour prendre soin, dans de nouveaux locaux adaptés et accueillants.
Pour cela, le CHU investit 52 millions d’euros, hors équipements.
Attirer et fidéliser les professionnels est un axe fort du projet d’établissement, qui prend un sens tout particulier avec la perspective de l’extension du pôle régional de cancérologie.
Les effectifs médicaux en oncologie médicale sont actuellement de vingt équivalents temps plein, et de treize en hématologie.
La projection avec l’augmentation attendue du nombre de lits nécessitera des recrutements médicaux complémentaires pour assurer la prise en charge des patients.
C’est un travail qui se prépare dès à présent. Une démarche a été initiée pour repérer les futurs médecins en formation au pôle régional de cancérologie, qui sont intéressés pour poursuivre leur parcours au CHU.
Concernant le personnel paramédical, on dénombre aujourd’hui cent-vingt-cinq infirmiers et soixante-dix aides-soignants sur le pôle. De la même manière que pour le personnel médical, les effectifs devront être revus pour tenir compte de l’augmentation du nombre de lits ouverts.
Une réflexion a déjà débuté, pour déterminer le besoin et anticiper les recrutements à réaliser. Le nouveau bâtiment représente certes un élément d’attractivité en termes de conditions de travail, mais il ne peut suffire. Plusieurs dispositions ont été prises pour favoriser l’accueil au sein des services, tant pour les étudiants que pour les nouveaux professionnels.
- Une éco-conception efficace : le projet d’extension du PRC a été pensé pour minimiser son empreinte écologique grâce à un design compact. Une attention particulière a été portée à l’enveloppe du bâtiment afin d’intégrer une isolation thermique et des protections solaires performantes et architecturales.
Dès la phase d’étude, une simulation thermique dynamique a été réalisée pour optimiser les performances énergétiques. Les résultats seront contrôlés tout au long du chantier et pendant l’exploitation, notamment via des thermographies (été et hiver), des tests de perméabilité et un comptage rigoureux des énergies.
Associée à une gestion centralisée des systèmes énergétiques (chauffage, éclairage…), cette éco-conception permet de garantir une faible consommation énergétique. - Mix énergétique : mise en oeuvre d’une géothermie sur nappe, complétée par les réseaux de chaleur et d’eau glacée du CHU. Le principe est d’utiliser l’eau des nappes souterraines pour chauffer un bâtiment en hiver et le rafraichir en été. Par ce procédé d’énergie décarbonée, l’objectif est de couvrir 80 % des besoins de chauffage du pôle régional de cancérologie ;
- Matériaux biosourcés : le projet a privilégié l’utilisation de matériaux biosourcés et le réemploi, tout en tenant compte des exigences strictes en matière d’hygiène hospitalière. Cela a permis de réduire l’impact environnemental tout en garantissant une qualité d’air intérieur pour les patients et les professionnels.
- Préservation de la ressource en eau : le projet a intégré des dispositifs pour infiltrer l’eau de pluie in situ, évitant ainsi qu’elle rejoigne le réseau urbain et les rivières. Ces aménagements, en plus de gérer l’eau, créent des espaces paysagers qui améliorent la biodiversité, diminuent les îlots de chaleur et offrent un cadre de vie agréable aux usagers.
- Mobilité propre : le projet facilite l’accès aux modes de transport doux, en offrant des solutions de stationnement et d’accessibilité optimisées pour les deux roues et les piétons, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone liée aux déplacements.
- Participation des professionnels et des usagers : huit groupes de travail ont été constitués pour inclure les professionnels et les usagers dans la définition et la conception du projet, garantissant ainsi que le bâtiment réponde au mieux à leurs besoins et attentes.
- Anticipation des problématiques de maintenance : les équipes de maintenance ont été intégrées dès la phase de conception, permettant d’anticiper les problématiques d’exploitation et de garantir une gestion pérenne du bâtiment une fois opérationnel.