Le 25 septembre 2015, un robot chirurgical Da Vinci, d’un coût de 2,2 millions d’euros et pesant 1,4 tonne, arrivait au CHU de Poitiers. Deux mois après, le Dr Olivier Celhay, urologue, réalisait la première intervention avec un robot au CHU de Poitiers. Quatre mois après cette première, à quel point le robot a-t-il changé la vie des patients, mais aussi celle des chirurgiens ? C'est ce que vous allez découvrir dans notre série d'articles consacrés à cet équipement de haute technologie.
Episode 1 : Le robot chirurgical, une révolution silencieuse
ArrivĂ© en 2004 au CHU de Poitiers pour y rĂ©aliser son internat, le Dr Olivier Celhay, aujourd’hui chirurgien dans le service d’urologie, est ensuite parti se former Ă la chirurgie robotique et prĂ©parer une thèse de science en cancĂ©rologie aux CHU de Tours et de Clermont-Ferrand. Fort de ces expĂ©riences, il occupe dĂ©sormais une place prĂ©pondĂ©rante dans son service depuis l’arrivĂ©e du robot chirurgical Da Vinci au CHU en novembre dernier. « J’ai Ă©tĂ© formĂ© sur la version prĂ©cĂ©dente de l’outil et c’est le nouveau modèle du robot que le CHU a acquis. Pour m’y adapter, j’ai rĂ©alisĂ© une trentaine d’heures de pratique sur un simulateur, puis sur modèle vivant Ă Strasbourg. Il y a eu une Ă©volution du système, notamment une simplification de l’installation et une miniaturisation de la camĂ©ra », note-t-il.
Pour le service d’urologie, l’arrivĂ©e du robot chirurgical Ă©tait très attendue pour proposer la meilleure qualitĂ© de soins possible aux patients. Il dispose de l’outil deux jours par semaine. « Avant son arrivĂ©e, nous compensions l’absence de cet Ă©quipement par la cĹ“lioscopie, mais beaucoup de patients allaient se faire opĂ©rer dans des Ă©tablissements qui disposaient d’un robot. » Depuis dĂ©cembre, une quarantaine d’interventions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par les deux chirurgiens du service formĂ©s Ă l’outil, les Drs Celhay et Pillot. « Cela concerne principalement les chirurgies majeures, comme la chirurgie cancĂ©rologique du rein, de la prostate et de la vessie (ablation de la tumeur, de l’organe, reconstruction d’organes), prĂ©cisent-ils. Cette technique est aussi proposĂ©e pour le traitement des prolapsus pelviens et la rĂ©paration des malformations des voies urinaires. »
Des suites opératoires réduites
Pour les deux professionnels, travailler avec le robot est un plaisir. « La vision en trois dimensions est extraordinaire. Grâce Ă cette prĂ©cision, nous faisons de la microchirurgie. De plus, le robot nous permet d’ĂŞtre bien installĂ© et moins fatiguĂ©, puisque nous travaillons assis pour des interventions longues, indique le Dr Celhay. Pour moi, c’est une rĂ©volution silencieuse, Ă la fois pour le patient et pour le chirurgien, car les suites opĂ©ratoires sont incomparablement simples et rĂ©duites, le geste Ă©tant beaucoup moins invasif. »
« Les  patients semblent sĂ©duits par l’idĂ©e de se faire opĂ©rer avec le robot. C’est un outil fantasmagorique pour eux, rapporte le Dr Pierre Pillot. Il faut parfois leur prĂ©ciser que nous opĂ©rons avec l’assistance de ce robot et que ce n’est pas un programme autonome. Après l’intervention, ils nous disent souvent : “Je n’ai pas mal, je n’ai pas la sensation d’avoir Ă©tĂ© opĂ©rĂ© !” » Les avantages pour le patient sont en effet importants, outre la douleur moindre, le retour Ă une alimentation normale est proposĂ© le soir mĂŞme de l’intervention et le temps de rĂ©cupĂ©ration et d’hospitalisation est rĂ©duit de moitiĂ©.
L’engouement pour cet Ă©quipement se manifeste aussi dans l’Ă©quipe mĂ©dicale et paramĂ©dicale du service d’urologie. « Toute l’Ă©quipe est motivĂ©e, explique le Dr Pillot. Nous sommes en train de former deux collègues chirurgiens et de plus en plus d’infirmières sont volontaires pour travailler avec le robot. »
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