La toute nouvelle maison de la santé publique, baptisée la Vie la santé, a officiellement ouvert ses portes, le jeudi 22 novembre 2018 en présence de près de 300 personnes. Lors de cette inauguration, après la coupe du ruban par le professeur Virginie Migeot, chef du service de santé publique, aux côtés d’Alain Claeys, président du conseil de surveillance du CHU, de Jean-Pierre Dewitte, directeur général, du docteur Marion Albouy-Llaty et de Sylvie Aubert, coordinatrice de la maison, les visites se sont succédées.
Les invités ont pu découvrir l’ensemble des pièces où des infirmières ont expliqué les ateliers qu’elles animeront : une salle de bain pour un travail sur l’image de soi et des gestes de précautions à prendre dans un tel espace ; un patio pour pratiquer des ateliers d’orthothérapie ; une salle dédiée au sport et à l’art pour des ateliers de gestion de stress comme des ateliers d’art-thérapie ; un bar à tablette pour s’initier à des applications liées à la santé ; une chambre d’enfant pour informer sur l’allaitement, etc…
Salon, chambre de couple, chambre d’enfant, bibliothèque, boudoir, de grands fauteuils confortables ici et là, salle de bain, une cuisine spacieuse avec son ilot central où peuvent se tenir facilement une quinzaine de personnes, une bonne odeur de gâteau posé « comme par magie » sur le plan de travail, une bibliothèque… Ici, pas de blouses blanches et pas de stéthoscope. Tout a été parfaitement imaginé pour que les gens se sentent comme chez soi. Et c’est bien cette impression que les visiteurs ont ressenti ce jeudi.
Certains ont pu visiter le laboratoire destiné à l’analyse des perturbateurs endocriniens, situé dans une aile de la Vie la santé. Chercheurs et doctorants ont à leur disposition du matériel qui leur permet déjà de retrouver des traces « infimes » de perturbateurs endocriniens. Le fonds Aliénor, qui soutient la recherche médicale au CHU de Poitiers, a d’ailleurs participé au financement de cet équipement, un spectromètre de masse.
Un projet humain
L’inauguration de la Vie la santé s’est poursuivie par les discours qui ont permis de rappeler la genèse de ce projet innovant en milieu hospitalier et les choix opérés par le CHU de Poitiers en matière de prévention et d’éducation à la santé.
Initié en 2011, ce projet était inscrit dans le dernier projet d’établissement 2013-2017 du CHU. L’idée de départ de cette maison est d’offrir aux patients et aux aidants un espace où ils vont apprendre à mieux vivre leurs maladies chroniques au quotidien. Il s’inspire des « maggie’s center » au Royaume-Uni : des lieux qui, adossés à des hôpitaux, contribuent à la santé.
C’est le cabinet AMA (Architecte Montarou associés) qui a été choisi pour la réalisation du projet. La Vie la santé a été réalisée dans les anciens locaux administratifs du CHU datant de 1950. Construire sur un existant n’était pas une chose facile, a expliqué Bernard Montarou, surtout lorsqu’il s’agit d’un « bâtiment emblématique du CHU, voire même de la ville de Poitiers ».
La direction des constructions et du patrimoine du CHU et les entreprises ont travaillé avec le cabinet d’architecte avec pour principale critère, l’utilisation des matériaux les plus naturels et éco-responsables possibles. Les meubles et autres éléments de décoration de la maison ont fait élégamment l’objet d’une sélection très stricte : leur composition devait contenir le moins de perturbateurs endocriniens possible. 80% du mobilier est français et a été acheté auprès d’entrepreneurs de la région ou de régions limitrophes. Tout a été consciencieusement choisi pour que « l’espace lui-même puisse contribuer à la santé » a souligné le professeur Virginie Migeot. Engagée en décembre 2017, la construction de la maison s’est achevée en octobre 2018.
Au final, 700 m2 d’espaces conçus pour être modulaires, avec des baies vitrées et des patios ; une maison dimensionnée pour accueillir des groupes d’environ huit personnes.
Le coût global des travaux s’élève à plus de 4 millions d’euros avec un soutien financier de l’Agence régionale de la santé Nouvelle-Aquitaine et du fonds Aliénor.
Une maison unique en France
Lors de son discours, Jean-Pierre Dewitte a dit combien il était enchanté par les retours du personnel de la Vie la santé qui se réjouissent de travailler dans une telle structure. Il a félicité les différents acteurs du projet, les équipes médicales comme les équipes de construction qui ont permis la réalisation de cette maison de santé publique, unique en France.
Le professeur Migeot a, pour sa part, exprimé sa joie et sa fierté devant l’aboutissement de ce projet qui donne à l’hôpital un rôle essentiel de prévention, d’éducation et d’information dans le domaine de la santé publique. Et comme « il vaut mieux prévenir que guérir », elle a annoncé que la Vie la santé pourra accueillir dès 2019, des personnes qui ne sont pas malades.
Bernard Montarou, l’architecte, est revenu sur les « moments humains très intenses » qu’il a ressentis lors des échanges avec les autres personnes impliquées dans ce projet.
Alain Claeys, pour sa part, s’est à nouveau enthousiasmé par les nombreuses compétences du CHU. Avec cette réalisation, l’établissement anticipe ce que sera l’hôpital de demain » a-t-il conclu.
Représentant l’Agence régionale de la santé, Hélène Junqua a salué le projet qui montre parfaitement que les « hôpitaux peuvent être acteurs de prévention dans la santé publique. » Par rapport aux autres projets dans ce domaine, la Vie la santé est « une maison unique » parce qu’elle est ouverte à tous. Et l’un des espoirs de l’ARS, est « que de tels projets essaiment un peu partout dans la région ».