Le CHU de Poitiers fait partie des premiers établissements français à utiliser le dispositif Shockwave en chirurgie vasculaire pour traiter les lésions artérielles calcifiées. Cette technique, utilisée couramment en coronographie, est encore peu utilisée en chirurgie vasculaire sur le territoire national.
Le Shockwave est un dispositif médical permettant de rétablir la circulation sanguine dans une artère bouchée ou rétrécie en raison de la présence de plaques d’athérome calcifiées. Il s’agit d’un ballonnet qui va être positionné dans l’artère, en passant par l’intérieur des vaisseaux grâce à un guidage radiologique, sans laisser de cicatrice. Ce ballonnet contient des émetteurs d’ondes sonores capables de fragmenter le calcium situé dans la paroi artérielle. On appelle cela la « lithotrithie intra-vasculaire ». Cette technique est déjà utilisée par les urologues pour casser les calculs rénaux calcifiés et par les cardiologues pour traiter les artères coronaires au cours des coronarographies.
« Nous positionnons le Shockwave à l’intérieur de l’artère calcifiée, puis nous envoyons des ondes sonores qui vont fragiliser et fragmenter uniquement le calcium. Ce calcium va rester inclus dans les différentes couches de la paroi artérielle ; il ne part pas dans la circulation. Cela permet « d’assouplir » la paroi de l’artère, qui va se ré-ouvrir, afin que le sang circule de nouveau correctement. Nous complétons parfois le traitement par l’utilisation d’un stent ou d’un ballon actif, mais ce n’est pas systématique. Dans certains cas, nous utilisons cette technique pour éviter de mettre un stent, cela dépend des indications chirurgicales et de la localisation des lésions artérielles ». Le ballon actif est un ballon d’angioplastie dont la paroi est recouverte d’un produit antimitotique qui limite la division cellulaire et évite que l’artère se rétrécisse de nouveau. Le stent, qui ressemble à un petit ressort, permet d’écarter les parois de l’artère pour la maintenir ouverte. « Tous les patients ne sont pas éligibles à cette technique, cela dépend de la localisation des calcifications et du diamètre de l’artère, les patients sont bien sélectionnés. L’avantage de cette procédure est de pouvoir fragmenter uniquement le calcium sans endommager les tissus sains de la paroi artérielle ».
Coordinatrice du projet de développement de la procédure Shockwave au sein du service de chirurgie vasculaire, le Dr Anaïs Peran a effectué plusieurs interventions de ce type depuis le mois d’août 2024. Les autres chirurgiens vasculaires du service en ont également réalisé. Ils ont été formés et accompagnés lors des premières interventions par un expert de la société Shockwave qui commercialise le dispositif. « La courbe d’apprentissage est rapide, car le dispositif est relativement simple d’utilisation pour nous. Il y a bien sûr des étapes à respecter et il faut être capable de bien sélectionner les cas, mais la procédure chirurgicale ressemble à ce que nous avons l’habitude de faire au quotidien ». La mise en œuvre de cette procédure a été financée par le budget dédié aux innovations du CHU de Poitiers.