Les infirmiers de circulation extracorporelle sont essentiels dans les blocs de chirurgie cardio-thoracique. Responsables du cœur de leurs patients, leur travail est de préserver cet organe pendant le travail du chirurgien. L’enjeu est grand et l’erreur interdite. Cette profession méconnue cherche une nouvelle recrue au CHU de Poitiers (en savoir plus et postuler).
Il est rare que l’on parle d’eux. Et pourtant, sans leur travail, il serait impossible de réaliser certaines interventions de chirurgie cardio-thoracique. Nous parlons ici des infirmiers de circulation extracorporelle (CEC) ou perfusionnistes. Au CHU de Poitiers, ils sont quatre à se relayer dans les blocs opératoires et n’interviennent que sur des opérations bien spécifiques telles que des dissections aortiques, des pontages coronariens ou des remplacements de valves cardiaques lors d’endocardites. “Pour faire simple, nous intervenons quand le cœur doit être arrêté artificiellement afin de permettre l’action chirurgicale sur le muscle cardiaque et sa région”, explique Olivier Villain. On les retrouve aussi sur des actes de prélèvements d’organes et de tissus via les procédures Maastrich III (donneurs à cœur arrêté) ou sur des interventions d’urgences en hélicoptère en tant qu’unité mobile d’assistance circulatoire (UMAC).
“Lors d’une intervention au bloc, nous sommes dans les premiers à nous installer car nous avons besoin d’une heure pour mettre en route la machine de circulation extracorporelle et établir notre check-list. Tout est à usage unique donc nous réinstallons le matériel à chaque début d’intervention”, souligne Marie-Laure Boucher. Puis la cadence se met en marche : Marie-Laure, Olivier et leurs collègues perfusionnistes dérivent le cœur avec des canules, récupèrent le sang dans un réservoir où il sera oxygéné avant de repartir dans les vaisseaux. “Nous sommes le cœur et les poumons du patient pendant son endormissement”, assurent-ils. Quand le chirurgien termine son acte, les perfusionnistes font rebattre le cœur.
Pas le droit à l’erreur
A ce jour, la profession est très peu connue, et surtout reconnue. Outre un diplôme universitaire de circulation extracorporelle, les soignants CEC sont formés selon une forme de compagnonnage à l’instar de Marie-Laure Boucher. “Il faut savoir qu’être perfusionniste n’est pas reconnue, en France, en dépit des responsabilités qui nous incombent”, précise Olivier Villain. Et ces responsabilités ne sont pas bénignes : les perfusionnistes veillent à préserver les fonctionnalités du cœur pendant son arrêt artificiel et à le remettre en route, une fois l’acte chirurgical terminé. Autant dire qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. “Au CHU, il n’y a que les quatre perfusionnistes qui maîtrisent la circulation extracorporelle.
Aucun médecin n’est capable de nous remplacer”, ajoute Marie-Laure Boucher. Au CHU de Poitiers, la cadre de santé des blocs opératoires du centre cardio-vasculaire, Agnès Barrau, cherche une nouvelle recrue : “Il faut avoir conscience que c’est un métier difficile car il demande des astreintes, de maîtriser l’hygiène des blocs opératoires et, surtout, il faut faire preuve de beaucoup de sang froid. Il faut avoir un peu de bouteille !” Marie-Laure et Olivier ont pour points communs d’avoir travaillés dans les secteurs de réanimation. Marie-Laure a, en outre, une longue expérience dans la coordination des prélèvements d’organes et de tissus. Olivier, quant à lui, est perfusionniste depuis quinze ans au CHU de Poitiers, et affiche des compétences d’infirmier de blocs opératoires. “C’est un métier passionnant car nous avons une vraie responsabilité et la sensation de faire quelque chose d’assez unique à l’hôpital”, avouent Marie-Laure et Olivier. Si vous souhaitez être de la partie, il ne tient qu’à vous de postuler et intégrer l’équipe.